Version de travail de la fresque des low tech simplifiée

Émulation et créativité, la licence libre multiplie les possibles

Le collectif des animateurs de la Fresque des Low-techs expérimente depuis début 2023 l’utilisation d’une licence libre pour faciliter l’évolution et la diffusion de l’outil de sensibilisation. Foisonnements de pistes d’exploration et libération du potentiel créatif : premiers retours d’expérience.

Difficile pour un auteur ou pour un groupe de libérer sa création. La licence CC BY SA utilisée par la fresque des Low-tech, permet à qui le veut de s’emparer de l’outil et de le modifier aux deux seules conditions de citer les auteurs initiaux et de diffuser le résultat avec les mêmes autorisations.

Une licence inspirée du logiciel libre

Cette licence inspirée de logiciels libres comme Linux ou Firefox s’applique aux œuvres créatives, CC signifiant Creative Commons. De fait, de nombreuses fresques utilisent des variantes de Creative Commons, mais pour la plupart sans rendre libre l’outil. En effet, dans le monde logiciel, le terme libre implique la possibilité de circulation, de modification et de redistribution de sources et du résultat.

La licence libre CC BY qui s’applique au contenu de Wikipédia, une des plus permissives, autorise la réutilisation avec pour seule obligation de citer les auteurs. A l’opposé, la Fresque du climat, relevant de Creative Commons mais avec d’importantes restrictions CC BY ND NC, non libre, ne peut être modifiée ni utilisée commercialement sans l’autorisation de son auteur.

Une toile ou fresque simplifiée en socle et des extensions

Le choix d’une licence libre pour un dispositif pédagogique ouvre le champs des possibles. Il devient envisageable de n’utiliser que certaines cartes, d’en modifier d’autres, de mixer les cartes de plusieurs jeux pour créer une nouvelle narration. Enfin, les grands concepts de l’écologie radicale, de l’agroécologie, les low-tech paraissent comme transverses et manifestement chaque fresque ou toile s’assume comme un angle, un focus, une problématique pour évoquer un enjeu systémique.

Parmi les critères pour rentrer dans la constellation des toiles (attention jeu de mots 😉 ), la licence CC BY SA s’impose. Cette licence libère la créativité des animateurs selon le principe de l’outil convivial d’Illich et ouvre la possibilité d’interfacer les outils entre eux sous forme d’extension, spécialisation selon le contexte de déploiement.

Extension jardinage de la fresque des low tech simplifiée
L’extension jardinage s’étend autour de la fresque des low tech simplifiée

Pour reprendre l’analogie avec le logiciel, chaque toile constitue potentiellement une extension spécifique d’une autre toile. Par exemple, l’extension jardinage, toujours en phase d’expérimentation, étend un remix simplifiant la fresque des low tech et réutilise la carte « Compostage » issue de La toile du vivant.

La toile du sureau constitue également un exemple trivial de cette logique de réutilisation de cartes.

Créer le Firefox ou le Linux de l’écologie radicale ?

Cette expérimentation ambitionne ainsi de créer un ensemble de cartes avec une narration socle et une infinité de possibilités d’extensions, de variantes laissés à l’entière liberté des animateurs, créateurs souhaitant s’en emparer. Une seule limite légale s’imposant : la nécessité de partager ses propositions avec la communauté dans les mêmes conditions. Cette grande ouverture pose bien entendu de nombreuses questions telles que, par exemple, le besoin de garantir la qualité d’un outil ou les valeurs prônées par un animateur. Bonne nouvelle, les solutions existent déjà, il s’agit, une fois de plus, de s’inspirer du monde du libre…

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